Le 10 septembre, Marion Carré, CEO d’Ask Mona, publie Le paradoxe du tapis roulant aux éditions JC Lates. Dans cet ouvrage, elle explore le paradoxe de l’IA générative : un outil qui accélère nos idées mais risque aussi d’uniformiser nos pensées. Pour l’occasion, nous lui avons posé trois questions

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Pourquoi sortir un livre aujourd’hui sur l’IA ?

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Depuis l’émergence de l’IA générative auprès du grand public avec le lancement de ChatGPT en 2022, j’ai le sentiment que nous arrivons à un véritable carrefour. L’IA se diffuse désormais dans tous les secteurs, dans nos vies professionnelles comme personnelles. Deux voies se dessinent quant à la manière de l’aborder, et de ce choix dépend la réalisation de son véritable potentiel. D’un côté, il y a la tentation de céder à la paresse intellectuelle en suivant aveuglément l’IA, au risque d’appauvrir les productions que nous lui déléguons. De l’autre, il y a la possibilité de la mobiliser pour nous aider à progresser, stimuler nos idées et enrichir notre créativité. C’est précisément cette tension que j’ai voulu explorer dans ce livre.

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Que signifie le paradoxe du tapis roulant ?

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C’est dans cette perspective que j’introduis l’image du tapis roulant. En apparence, il nous fait avancer : notre pensée s’accélère, nos productions se multiplient, et nous avons l’impression d’être plus créatifs et plus efficaces. Mais si nous nous reposons trop sur lui, ce tapis roulant nous entraîne tous dans la même direction, au risque d’uniformiser nos créations et de réduire notre capacité à inventer vraiment. Le paradoxe, c’est cette illusion de progrès qui peut finir par appauvrir au lieu d’enrichir. L’enjeu de ce livre est justement de montrer comment transformer ce tapis roulant en tapis de course : non pas tourner le dos à l’IA, mais la réinvestir autrement pour qu’elle devienne un moteur d’effort, de progrès et de créativité.

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Comment utiliser l’IA de manière créative ?

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L’IA peut devenir un formidable levier de créativité, à condition de ne pas l’utiliser comme un simple raccourci mais comme un outil de réflexion et de dialogue. Trois attitudes me semblent essentielles :

1. Démystifier : comprendre les forces et les limites de l’IA pour l’exploiter à bon escient, plutôt que de la considérer comme une baguette magique que de simples prompts suffiraient à maîtriser.
2. Apprendre par soi-même avant de déléguer : savoir faire une tâche avant de la confier à l’IA, comme on apprend les tables de multiplication avant d’utiliser une calculatrice. C’est la condition pour disposer de l’expertise nécessaire afin de challenger la machine et éviter de dépendre aveuglément de ses recommandations.
3. Garder le premier et le dernier kilomètre de la réflexion : nourrir l’IA avec ses propres idées, puis questionner et affiner le résultat plutôt que de l’accepter tel quel. C’est dans cet aller-retour que peuvent naître la créativité et l’originalité.

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La machine conserve, elle, le même mode de fonctionnement. Ce qui fait la différence, c’est la manière dont nous choisissons de l’utiliser et le sens que nous donnons à ce qu’elle produit.

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Le paradoxe du tapis roulant, c’est un appel de Marion Carré à repenser notre manière d’utiliser l’IA : comme un moteur d’effort et de créativité. Un ouvrage qui s’adresse autant aux professionnels qu’au grand public, et qui sera disponible dès le 10 septembre en librairie.